Entretien avec Michel Conry, dirigeant de MC QUALITE +à Besançon.
Vous êtes contraint depuis plusieurs semaines au confinement de votre entreprise…
En effet, les partenaires avec lesquels je travaille habituellement, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire et les produits transformés comme les salaisons, le lait, le miel… sont eux aussi au ralenti tout comme le personnel disponible affecté aux missions de production. C’est une crise sans précédent, il y aura de graves conséquences économiques pour beaucoup.
Quelles actions avez-vous pu mettre en oeuvre durant cette période?
Mon secteur d’activité c’est la qualité, avec pour leviers principaux la formation et l’accompagnement, la mise en oeuvre de la norme ISO 9001… Je m’adresse surtout à des entreprises de 10 à 35 personnes toutes réparties dans la région au sens large du terme. Je maintiens le contact mais pour moi c’est 0 activité, 0 déplacement. J’interviens toujours pour l’ENIL, l’école laitière de Poligny qui poursuit ses cours via le télétravail.
Comment gérez-vous économiquement cette étape difficile?
Pendant 22 ans j’ai occupé le poste Directeur Qualité dans une entreprise agro-alimentaire. L’expérience reste un facteur important lorsque le moment du déconfinement se profilera. Depuis 7 ans je suis comme on dit “à mon compte” et depuis 2018 j’ai un statut emploi/retraite de ce fait, pour moi c’est “la double peine”, pas d’aide individuelle et pas de droit au chômage.
Le 11 mai est annoncé comme la date d’une potentielle sortie de crise sous conditions…
Oui, mais pour moi cela reste obscure. Tout sera lié à la reprise ou non des entreprises avec lesquelles j’ai stoppé net toute activité. Il faudra reprogrammer les formations en cours ou prévues de longue date. Pour moi, septembre 2020 semble un délai raisonnable pour retrouver un rythme de croisière plus serein.
