Entretien avec Kevin Cicognani
Responsable Méthodes QSE
Chez Ultralu à Giromagny
Entreprise de 30 salariés
Aviez-vous anticipé une telle crise ?
« Nous n’avion
s pas envisagé qu’une telle crise pouvait se produire et nous ne possédions au départ de la crise que 4 masques anti-poussière utilisés sur les postes de machines à bois. De plus, quelques boites de gants à usage unique que nous avons proposé aux équipes. J’ai donné la dernière ce matin.
Nous avons bien conscience que cette protection est plus symbolique qu’efficace mais cela rassure les salariés qui sont assez angoissés par cette situation. Nos locaux permettent une distanciation entre les salariés, c’est notre seul point fort chez Ultralu, puisque malheureusement sur notre secteur d’activité peu de postes peuvent être télé-travaillés. Notre métier ne nécessite pas d’EPI anti-bactériens donc, pas de stocks chez nous, et pas de possibilités d’obtenir des masques pour l’instant. »
Avez-vous un avis concernant la gestion de la crise ?
« Nous avons beaucoup d’interrogations, les consignes données aux entreprises sont vagues. Les prises de paroles du gouvernement laissent planer toutes les responsabilités aux entreprises. Au lendemain de l’allocution du Président, les gars sont arrivés à l’atelier très soucieux et souhaitaient savoir quel était l’avis de la direction quant à la poursuite de leur activité. Le langage politique manque de clarté, il me semble que les patrons sont un peu livrés à eux-mêmes ! »
Comment poursuivez-vous l’activité ?
« L’activité à d’abord été maintenue en mode dégradé puisque 80% de nos clients ont suspendu leur activité. Le choix a été donné à chaque salarié de maintenir sa présence sur son poste ou de rester chez lui en mettant en place le chômage partiel. La tendance a globalement été à la peur et à l’auto-protection. Depuis le 30 mars l’entreprise est passée en chômage partiel global avec un souhait de réouverture au 6 avril en mode dégradé. Toute l’équipe ne sera pas maintenue, seulement 50% des effectifs seront présent lors de la reprise partielle. La reprise totale de l’activité devait avoir lieu le 14 avril avec l’ensemble des salariés mais suite aux dernière annonces Présidentielles, elle est est reportée à une date ultérieure. »
